A la redécouverte des bolides belges mythique APAL

La ville de Liège a vu naître, dans les années 1960, une marque automobile devenue mythique : APAL, abréviation pour l'Application Polyester Armé Liège. Même si le constructeur a connu des hauts et des bas, sa capacité à se lancer de nouveaux défis a donné lieu à d'inoubliables succès comme celui du Buggy ou de la Formule Vé, plus éphémère cependant. A côté de ces légendes, d'autres modèles sont restés confidentiels, pour ne pas dire qu'ils ont été des échecs commerciaux. On pense notamment à l'Horizon, à l'APAL Francorchamps, mais également à certaines créations issues de partenariats établis avec d'autres acteurs du secteur automobile.

Un artisan de l'automobile

Ce qui a fait la véritable identité d'APAL a peut-être été cette passion qui n'a jamais quitté les designers de la marque belge. En effet, pas moins de 6000 modèles sont sortis de ses ateliers au cours de trente années d'activité. Le caractère expérimental de ces conceptions en est la marque de fabrique.

En effet, APAL a profité de l'air du temps : celui où on laissait une chance à ceux qui n'avaient pas froid aux yeux. C'était le cas de Patrick Van Remoortel, un vrai businessman doublé d'un rêveur, qui a acquis avec un grand flair la 356B 1600 Super 90 Roadster appartenant au président du club Porsche français. Cette fois-là, il réalise une affaire en or, puisqu'il n'en existe que cinq semblables en Belgique, ce que semblait ignorer son ex-propriétaire.

Il a découvert APAL après avoir vécu une mésaventure lors d'un rallye. Sa voiture ne le satisfaisant plus, il a décidé de trouver une alternative et de miser sur le constructeur liégeois. La marque étant plus connue en Wallonie qu'en Flandres, il s'agissait alors d'un pari. Seul le Buggy a en effet joui d'une certaine popularité dans cette partie du pays. Patrick Van Remoortel a une certaine admiration pour le fondateur d'APAL, Edmond Pery, un personnage doté d'une grande créativité. Après avoir été professeur de tôlerie pendant des années, il s'est amusé à transformer des voitures jusqu'à concevoir lui-même des prototypes automobiles. Son histoire est racontée dans l'ouvrage 'Apal, le défi liégeois', qui retrace l'histoire de l'entreprise.

Dotées de la technologie du constructeur allemand Volkswagen, les voitures Apal n'avaient alors rien à envier à d'autres modèles de légende tels que ceux de Porsche. Pendant longtemps, Péry est parvenu à gagner sa vie et à faire vivre sa passion du sport automobile grâce à son usine de baignoires. Jusqu'à ce qu'un incendie la réduise en cendres à la fin des années soixante. Cet épisode signe la fin de son rêve et l'extinction progressive de la marque dans les mémoires, sauf celle des vrais amateurs. Les rares modèles qui ont survécu devraient donc rester de précieux bijoux de collection.