Fête du lac de Puigcerdà

Le "Festival de l'Estany" de Puigcerdà depuis le début et encore aujourd'hui programme une partie de son activité, au bord du lac, évidemment. Bien que ce que je viens d'écrire soit limpide et peut-être absurde d'être souligné, beaucoup d'entre nous ne connaissent pas l'histoire du lac. Sans lac, y aurait-il quelque chose à fêter aujourd'hui ?

Les premières nouvelles de l'existence du lac datent du XIIIe siècle, plus précisément du 2 décembre 1260, comme le décrit Mosen Jaume Martí i Sanjaume dans son livre Dietari de Puigcerdà. L'approvisionnement d’eau du lac provient de la rivière Querol, l'eau est amenée à Puigcerdà par un fossé artificiel. Dans un texte écrit par l'ingénieur Josep Cordomí - aujourd'hui porte-parole entre la Confédération hydrographique de l'Ebre (CHE) et les administrations publiques de Cerdanya - pour un bulletin publié en 2005 par la Mairie de Puigcerdà et Sorea - la société qui gérait l'approvisionnement d’eau de la capitale de la Cerdanya (aujourd'hui Agbar est responsable de ce service), "en 1310 le Consulat Puigcerdanese versa au Procureur du Roi cinq cents ducats pour couvrir les frais d'irrigation de la ville". Le captage d'eau se fait actuellement à Riutés, sur la rivière Querol, entre les communes de La Tour de Querol et Porta. Il existe une édition du règlement du canal d'irrigation, pour tous ceux qui s'intéressent à la gestion du canal et du lac, qui comprend, entre autres, la distribution de l'eau entre les utilisateurs espagnols et français. Il est très intéressant de savoir comment cette ressource est répartie entre les administrations municipales.

Maintenant que nous savons que le lac est un élément qui est resté intact dans l'histoire et le paysage des habitants de Puigcerdá, de génération en génération, depuis au moins 1260, nous pouvons imaginer la beauté naturelle de ce lieu au milieu du XIXe siècle. Et comment cet espace a vécu, ensuite, sa transformation particulière avec l'arrivée du tourisme et des vacanciers. Pendant le dernier tiers du XIXe siècle et jusqu'aux premières années du XXe siècle, Puigcerdà était la ville préférée de nombreuses familles de la bourgeoisie catalane qui avaient leurs majestueux manoirs au bord du lac dans la capitale céretane.

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L'origine de la fête

Puigcerdà a profité de ces années, pendant la Renaissance catalane. Elle accueille la bourgeoisie qui anime un important mouvement culturel qui représente une résurgence, une véritable effervescence dans de nombreux domaines de la société du pays. La Cerdanya a reçu des vacanciers qui étaient d'un statut intellectuel exceptionnel au cours de ces années. Et ce sont ces vacanciers qui ont promu la fête qui nous arrive aujourd'hui sous le nom de "La Festa de l'Estany". Les organisateurs de ces premiers événements l'appelaient la "Venetian Night Party ou Puigcerdà Night Party", selon la source consultée. Le premier festival a été documenté en 1886. Ainsi, ce mois d'août sera le 137e anniversaire de cette première initiative. À ses débuts, cependant, la fête était plus élitiste, conçu uniquement pour les riches. Le festival est très différent aujourd'hui, s'adaptant toujours au moment et reflétant nos jours.

La légende de la "Vella de l'Estany" et la Parade des Chars

Actuellement, la fête du lac est célébrée pendant sept jours à la fin du mois d'août. Il commence un lundi et se termine un dimanche. Il offre un peu de tout : musique, concerts, danses, sardanes, théâtre, sports - avec la traversée du lac - défilés, "Correfocs", "Castells", tambours et un long etcetera.

À mon avis, il y a cependant trois aspects de la version actuelle de la Fête du lac qui se démarquent. Deux principalement : la représentation de la légende du lac et le défilé des chars.

Le samedi soir, la Vieille Dame du lac, "La Vella de l'Estany", rencontre le Prince des Airs et la Princesse des Eaux. C'est l'un des actes principaux. La version de la légende que j'aime le plus - il y en a plusieurs - nous dit que la vieille femme a plus de 90 ans et porte une cagoule et un pourpoint, qui en viendraient à représenter les vertus des femmes cerdane. Là où le lac existe maintenant, la femme avait sa maison. Et bien qu'elle ait été forcée de le quitter, elle a résisté. Ainsi, elle a fini par vivre sous les eaux. On dit que les nuits d'été, quand il fait noir, elle sort du lac, se promène dans les rues avec une lanterne, contemple les changements qui se sont produits en ville et retourne dans l'étang.

L'autre acte marquant, peut-être le plus important, est la parade des chars, le dimanche matin. La cavalcade traverse la ville, les rues et les places, dans une procession à laquelle participent différents groupes, venus de toute la région. Le défilé a gagné en force et en corps ces dernières années. Aujourd'hui, c'est une compétition qui génère une saine rivalité entre les groupes pour préparer le plus grand char, les meilleurs costumes, les composants et les thèmes les plus originaux et créatifs. C'est l'activité du festival la plus fréquentée et pour laquelle les troupes travaillent toute l'année.

Le Festival de « l’Estany » se termine avec le troisième aspect que je voulais souligner. Je sais qu'on voit des feux d'artifice partout mais j'ai toujours trouvé le spectacle pyrotechnique du lac très poétique. Un feu d'artifice spectaculaire qui se déroule autour du lac. L'explosion de poudre illumine le ciel de Puigcerdà et de la Cerdanya. Un hommage, un cadeau pour l'été vécu.

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