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Hôtel du Cap-Eden-Roc : Glamour inégalé sur la Côte d’Azur

Cet été, l’hôtel du Cap-Eden-Roc, somptueux lieu de vacances depuis des générations, se concentrera sur la cé- lébration de son jubilé : depuis 150 ans cette maison est devenue la résidence secondaire de bien des clients fidèles. Situé entre Cannes et Nice, sur la pointe sud du Cap d’Antibes, l’hôtel fascine par son élégance intemporelle.

Au bord de la mer, un palace couleur crème aux volets gris bleu. C’est un lieu à couper le souffle. Après avoir traversé le hall, lorsque la porte s’ouvre sur l’immense parc, on se trouve en haut du large escalier de marbre, pris de vertige, en apercevant la mer scintillante en contrebas, au bout d’une allée bordée de pins centenaires et de palmiers jetant des ombres pittoresques. Exceptés les cris des mouettes et quelques balles de tennis qui rebondissent, on ne perçoit aucun bruit. C’est ainsi qu’elle se présente, la promesse de vacances et d’insouciance qui plongent même les grands patrons et autres personnalités influentes du monde dans une piété méditative : ce moment puisse-t-il durer éternellement !


Le parc relie le bâtiment principal au pavillon Eden-Roc, achevé en 1914. La même année, on faisait sauter la falaise à la dynamite afin d’y creuser la piscine d’eau salée. Ceux qui recherchent le calme, peuvent s’éloigner des abords de la piscine et se retirer dans de petits bungalows blancs situés au bord de l’eau. Pour jouir d’une parfaite tranquillité, il faut y mettre le prix : 500 euros par jour – ce qui est ailleurs, le prix d’une luxueuse suite. Mais lorsqu’on séjourne ici, on préfère commander un autre Bellini plutôt que de s’embarrasser de ces aspects ennuyeux. Le personnel est nombreux : plus de deux employés par client, tous ont reçu une excellente formation. À l’hôtel du Cap, tout témoigne d’une opulence historique et d’un charme incomparable. Depuis l’an 1900, à côté de sa roseraie, le parc compte même un cimetière pour chiens – avec des pierres tombales en miniature. Seuls les animaux qui meurent ici y sont enterrés.


Cette année, donc, l’illustre hôtel fête ses 150 ans. À l’occasion de ce jubilé, l’établissement s’offre un beau livre de 300 pages : Hotel du Cap-Eden-Roc: A Legend on the French Riviera. Il sera disponible chez Amazon à partir du mois de mai. La préface est rédigée par Graydon Carter. Ancien rédacteur en chef de Vanity Fair, il connaît le palace depuis l’aube des temps. Pendant de nombreuses années, lors du festival de Cannes, il y donnait des soirées mythiques.


L'ambiance évoque celle d’un club privé. Certains employés travaillent ici depuis plusieurs décennies, comme Michel, portier ou bien Giovanni, majordome : tous deux font partie du personnel depuis plus de 40 ans. Le style des chambres est intemporel. On y ac- cède par un ascenseur lambrissé parfaitement conservé. Les murs sont peints dans des nuances de gris, les canapés et rideaux apportent une touche fleurie. Chaque jour, des roses fraichement cueillies dans les jar- dins de l’hôtel sont disposées sur la table de nuit. Le palace est historique sans pour autant ressembler à un musée, car il y règne une ambiance joyeuse. Un cabriolet Fiat des an- nées 1950 est mis à la disposition des hôtes, ainsi qu’une Autobianchi Bianchina Eden-Roc, comme celle que possédait Brigitte Bardot. Avec ses sièges en cuir bleu, ce modèle que les hôtes peuvent emprunter pour faire une élégante virée, est déjà un régal pour les yeux.


Le bâtiment principal a été édifié en 1870 par Hippolyte de Villemessant, fondateur du quotidien Le Figaro, dans l’idée d’offrir aux auteurs et aux journalistes un lieu de retraite et d’inspiration pour écrire. Mais son projet n’a pas connu le succès escompté. Plusieurs propriétaires ont en- suite tenté de reprendre l’affaire, sans plus de résultat, si bien que le bâtiment commençait à se délabrer. En 1887, l’hôtel a été racheté par l’Italien Antoine Sella qui l’a fait rénover pendant deux ans. À partir de la réouverture, grâce à une habile stratégie, le nouveau propriétaire est par- venu à attirer la jet-set internationale, les aristocrates, les plus grandes stars hollywoodiennes et à fidéliser cette clientèle.



 Cannes
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Marc Chagall passait toujours le mois d’août ici. Parmi les clients habitués, il y avait aussi l’écrivain George Bernard Shaw, toujours abrité sous un grand parasol. Coco Chanel a séjourné ici, John Lennon et Yoko Ono, les Kennedy, les Churchill, Picasso, Hemingway. Dans son roman Tendre est la nuit, Francis Scott Fitzgerald rend un hommage littéraire à l’hôtel.


Son histoire regorge d’anecdotes. Gérard Depardieu et Robert De Niro ont un jour échangé des propos vifs au bord de la piscine parce que l’un avait omis d’inviter l’autre à son anniversaire. Johnny Weissmuller a fait retentir son célèbre cri de Tarzan dans le hall. Bruce Willis qui avait réservé une table pour 30, est finalement arrivé avec 300 personnes. Il y a quelques années, un matin, on a pu voir Brad Pitt, Matt Damon et George Clooney jouer au cricket sur la pelouse. Bien- sûr, il y a eu des petits scandales : Kate Moss et Johnny Depp ont laissé leur chambre dévastée, Lars von Trier est arrivé à bord d’un immense camping-car. Des péchés de jeunesse pardonnés : aujourd’hui, ils sont tous trois de nouveau les bienvenus à l’hôtel. Et puis, il y a ces belles histoires comme celle du porteur victime d’un accident pour la famille duquel les clients de la maison ont recueilli des fonds.


Depuis 1969, le palace appartient à la famille Oetker, des industriels allemands. Cinq ans avant de l’ac- quérir, Maja et Rudolf-August Oetker l’avaient découvert depuis la mer, sur leur voilier. Ils voulaient tout de suite l’acheter, mais il était trop cher. Ils l’ont finalement obtenu, après avoir promis à Antoine Sella d’en conserver l’esprit et de ne pas licencier le personnel. Aujourd’hui, l’hôtel fait partie de l’Oetker Collection qui ne cesse de croître et compte déjà neuf grands hôtels à travers le monde – notamment Le Bristol à Paris, le Brenners Park-Hotel à Baden-Baden et l’Eden Rock à Saint-Barth.


L’hôtel n’a donc appartenu qu’à deux familles au cours de sa longue histoire. Cela se ressent. Et les managers aussi y restent longtemps. Philippe Perd dirige l’établissement depuis 15 ans. « Ce sont ses hôtes qui rendent l’hôtel mythique », dit-il. Il en a repris la direction en 2005, succédant à Jean-Claude Irondelle qui lui, l’avait dirigé pendant 35 ans. L’ancien directeur se rendait chaque hiver à New York et à Los Angeles où il donnait des cocktails et des dîners exclusifs. Les studios de cinéma lui retournaient la faveur en organisant des réceptions à l’hôtel du Cap. Sous son égide, le règlement intérieur était strict. Les téléphones portables étaient interdits aux abords de la piscine. Selon le Wall Street Journal, Jacques Chirac s’était vu un jour refuser l’entrée au restaurant parce qu’il s’était présenté au dîner sans cravate. Les chambres n’étaient pas pourvues de télévision, ni de minibars alors même qu’il s’agissait d’une clientèle cossue, habituée à disposer de gadgets high-tech y compris dans la salle de bains. Ceux qui ne supportaient pas cet épurement, devait se faire livrer un téléviseur par leur majordome, ou bien un sèche-cheveux, longtemps pas fourni lui non plus.


Philippe Perd, plus entreprenant, a su remettre la maison au goût du jour avec une grande délicatesse. Les travaux de rénovation commencés en 2007 ont duré quatre ans. Ils devaient être exécutés de façon imperceptible. Maja Oetker a fini par céder à sa demande d’installer des téléviseurs dans toutes les chambres.


En avril 2011, l’hôtel a réouvert après un lifting qui a coûté 67 millions de dollars. Depuis, les minibars et les écrans plats sont standard. Tout comme le paiement par carte de crédit, car jusqu’en 2006, on payait sa note en liquide ou par virement bancaire. En revanche, il n’y aura jamais de cartes en plastique pour ouvrir les portes des chambres. À l’hôtel du Cap, les clés sont en laiton et ce, depuis toujours. Un héliport ? Surtout pas, a décidé Maja Oetker, cela gênerait les autres clients. « Nous ne sommes pas des parvenus. Ceux qui n’y trouvent pas leur compte, n’ont qu’à aller voir ailleurs », a-t-elle déclaré un jour. Elle s’est occupée personnellement de la décoration de chaque chambre. Elle a choisi le mobilier et les tableaux, les étoffes et les couleurs. « Nous avons attentivement écouté les souhaits exprimés par nos hôtes ces dernières années. Le résultat correspond exactement à ce que nous nous étions fixé : rénover l’hôtel d’une façon si subtile qu’en apparence rien ne change », a annoncé Philippe Perd une fois les travaux terminés.


Et à sa façon, l’hôtel du Cap évolue en effet avec son temps. « La nouvelle génération publie l’expérience de son séjour sur Instagram », explique le directeur. « Mes fidèles et anciens clients ne savent peut-être pas se servir de ce réseau social, mais leurs enfants si ! » Il sait exactement combien de followers compte son établissement : « Près de 120 000. D’ici la fin de l’année, nous devrions atteindre les 150 000. »


Pendant le festival de Cannes, la Croisette est bruyante et bondée, raison pour laquelle l’hôtel le plus prisé lors des festivités ne se trouve pas à Cannes mais à une demi-heure de route en longeant la côte ou bien à cinq minutes en bateau. Grâce à son embarcadère privé, le palace est aisément ac- cessible par la mer. Se procurer une chambre à cette époque de l’année est quasi-impossible et si on y parvient, c’est à condition de réserver pour les douze nuits du festival.


Chaque année, un bon tiers des chambres et suites est occupé par des clients de longue date, prevue que même les stars du cinéma apprécient une certaine routine.


Depuis 2009, le gala de l’amfAR organisé au mois de mai a quitté les hauteurs de Cannes pour s’installer à l’hôtel du Cap-Eden-Roc. La maison doit ce nouvel évènement à Philippe Perd, tout comme les limousines qui attendent désormais à l’aéroport chaque client séjournant à l’hôtel au moins quatre jours. L’actuel directeur a aussi engagé le grand chef Éric Frechon comme conseiller gastronomique. Pour cette année de jubilé, les cuisines du palace se sont fixées de nouveaux objectifs. Durant la pause hivernale, les deux restaurants ont été entièrement refaits. « Nous avons néanmoins conservé leur esprit. » Le mobilier a été spécialement conçu pour que le décor ne paraisse pas trop moderne. « Nous avons créé un lien subtil entre passé et avenir. »


Deux évènements sont prévus cet été pour célébrer le grand anniversaire, en compagnie de 250 fidèles clients à chaque fois. Non pas une fête débridée au bord de la piscine, mais d’élégants dîners dans le style de la maison. Le directeur ne donne pas de détails, il garde la surprise. Car il s’agit de remercier ses clients. Il les a consultés souvent, leur a demandé conseil. « Nous ne voudrions pas devenir un hôtel 5 étoiles quelconque ! » Dès lors, toute transformation requiert la plus grande précaution. « Nos clients ne veulent pas que leur hôtel change. La maison leur appartient aussi un peu, c’est leur coin de paradis. »



TEXTE : Steffi Kammerer
PHOTOS : Douglas Friedman

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