Le marché immobilier parisien face à une crise à court terme et à une reprise à moyen terme
Il y a dix ans, le marché français du logement a commencé à chuter. La cause de cet accident ? L'effondrement en 2008 du marché américain des titres adossés à des prêts hypothécaires à risque de 1,5 milliard de dollars, note l’hebdomadaire The Economist, dans Home truths in house prices in 2020. Or, depuis, les prix des logements parisiens ont rebondi près (voire au-dessus) de leurs plus hauts précédents.
Un marché partiellement bloqué pendant le confinement
Mais cette fois-ci, ce pourrait être la pandémie de Covid-19 qui mette à rude épreuve le marché immobilier. Les interdictions de visite, les restrictions, les blocages et une volonté généralisée d'inverser la trajectoire de la pandémie en Île-de-France, l'une des zones les plus touchées de l'hexagone, ont perturbé le marché français du logement. Moins de visionnements signifie moins de ventes. Dans une prévision d'impact lié à Covid sur le marché immobilier parisien faite en avril par SeLoger, le portail immobilier en ligne, le nombre de règlements signés en mars a diminué de 50% par rapport à mars 2019. Et, les transactions globales ont chuté de 23,5%. au premier trimestre.
Mais l'immobilier reste le plus grand marché d'actifs au monde. La valeur de l'immobilier résidentiel à Paris - environ 800 milliards d'euros - représente un tiers du PIB français global. Et, depuis plusieurs années, le marché parisien se caractérise par des hausses de prix avec un coût moyen des appartements dans la capitale française en hausse de 6,5% à 9 680 € / m2 au T1 2019, selon la Chambre des Notaires de Paris.
Malgré la lutte continue avec covid-19 fin mars, les prix des propriétés à Paris ont continué de monter. Les données recueillies par SeLoger indiquent que les prix de l’immobilier ancien - biens immobiliers de plus de deux décennies - ont continué à augmenter avec des gains respectifs de 1,3% au cours des trois derniers mois et de 5,4% sur l'année, la plus forte augmentation étant enregistrée par les maisons (+ 6,2% sur un an), avant les appartements (+ 4,8% d'augmentation annuelle).
La pandémie a créé de nouveaux gagnants : les primo-accédants
Avec des taux bas et des vendeurs inquiets, les primo-accédants pourraient trouver une doublure argentée. Une étude exclusive réalisée en avril dernier par SeLoger auprès des futurs acheteurs montre que 55% d'entre eux anticipent une baisse des prix dans les mois à venir. Cette attente pourrait être liée au report de projets en raison des restrictions actuelles de covid-19. Pendant ce temps, les investisseurs restent confiants - 11% d'entre eux parient sur une amélioration de leur pouvoir d'achat, qui serait conservée après le confinement.
Nous en saurons probablement plus sur l'évolution du marché dans les semaines à venir. A partir du 11 mai, les visites ont repris dans la capitale française. Et les nouveaux acheteurs pourraient bénéficier de taux d'intérêt plus bas.
Les agences parisiennes d'Engel & Völkers ont enregistré une forte augmentation des visites une fois les restrictions levées, en moyenne 20 visites dans chaque arrondissement la première semaine. Et, la refonte du marché est réelle. La deuxième semaine de déconfinement a montré un véritable engouement pour la chasse immobilière avec un véritable tourbillon de visites et d'offres.
Il faut souligner que les vendeurs de propriétés restent optimistes quant au succès de leurs projets immobiliers. En effet, 7 Français sur 10 sont convaincus que leur projet se concrétisera dans les six prochains mois, selon une étude menée par SeLoger et l'Observatoire du Moral Immobilier (OMI).
Selon The Economist, les gens classent l'achat d'une maison comme moment le plus stressant de leur vie (juste après le divorce) !
Alors, si cela pouvait l’être un peu moins, ce changement serait le bienvenu…