Le 26 juillet 2024, alors que l’on célébrera l’ouverture des Jeux Olympiques, les passionnés de polo auront la larme à l’œil. Ils espéraient que leur sport redevienne olympique, un siècle après les épreuves de polo aux JO de Paris. En vain…
28 juin 1924, Golf de St Cloud, la France reçoit les USA pour la première rencontre de polo des Jeux Olympiques de Paris.
Les Bleus, qui débutent dans ce sport, se font terrasser 13 à 1. Comme en témoigne un spectateur dans son journal, la différence d’expérience et de cavalerie explique le résultat. Jules Macaire, père de Jacques et grand père de Lionel et Stéphane, une des plus grandes dynasties du polo mondial, sauve cependant l’honneur du polo français. Le polo remporte alors un grand succès avec cinq équipes inscrites (France, USA, Argentine, Royaume-Uni, Espagne) et une foule considérable assiste aux dix rencontres ; neuf au Golf de St Cloud, une seule au Polo de Paris (Royaume-Uni / France).
8000 personnes, dont le Prince de Galles, assistèrent au déterminant match Argentine / USA.
Les Argentins s’imposent alors 6 à 5 lors du sixième des dix matchs disputés, puis battent l’Angleterre et la France pour s’adjuger la première médaille d’or de leur histoire, qui leur offrit un retour en héros à Buenos Aires.
La France, quant à elle, termina dernière avec quatre lourdes défaites.
C’était la quatrième et avant dernière édition durant laquelle le polo fût représenté aux JO.
Après Paris en 1900 & 1924, Londres en 1908, Anvers en 1920, les Jeux de Munich de 1936 offrirent un baroud d’honneur au polo.
Mais l’époque où les bataillons de cavalerie à cheval formaient de nombreuses équipes de polo était révolue. L’avènement de la voiture et du char d’assaut mit un coup fatal au développement de ce sport.
Récemment la Fédération Française a essayé de militer pour que le polo soit sport de démonstration aux JO de 2024. Comme une réminiscence, cent ans après les derniers Jeux dans la capitale. En vain…
Ce sont les breakdance, surf, skateboard et escalade, qui feront leur apparition aux JO de Paris.
Pour les trois premiers, chacun compte plus de 30 millions de pratiquants, jeunes, dans le monde. Bien plus fédérateur que le polo, avec ses 23 961 licenciés (chiffres FIP mai 2019) et répondant davantage aux critères du CIO, de « rajeunir le programme olympique, d’être pertinents auprès des jeunes, une discipline mixte, de proposer un nombre limité d’athlètes, de profiter de sports qui mettront en valeur un site ou un monument et, enfin, pouvant être potentiellement pourvoyeurs de médailles pour la délégation français »
Sans compter d’autres difficultés, inhérentes au polo, comme le nombre de chevaux à transporter et surtout le fait qu’aujourd’hui aucun pays ne peut rivaliser avec l’Argentine, seule nation à pouvoir avoir une équipe à 40 de handicap, alors que la France culmine à 22…
Car en effet, une autre particularité du polo est qu’il est le seul sport d’équipe avec un niveau individuel.
C’est donc avec très peu d’espoir que le polo reverra les JO !
Et il pourrait ne trouver son salut de ne plus végéter, qu’en passant par la professionnalisation, grâce entre autre à des sponsors comme Engel & Völkers.
Car là encore, une caractéristique qui l’éloigne du giron olympique : il est le seul sport où des amateurs-mécènes payent des professionnels pour jouer avec eux…
En attendant, les matchs du 125e Open de Paris Engel & Völkers, du 15 au 30 juin, auront un parfum d’olympisme laissant planer le souvenir de la dernière équipe de France de polo à avoir disputé les JO sur ce terrain mythique.
Auteur : Alexandre Carré, Journaliste et animateur TV
Alexandre a travaillé sur Direct 8, Equidia, France 2 et en radio aux côtés de Philippe Gildas
Spécialiste du polo, il est double Champion de France et a été handicap 2.
Seul commentateur professionnel de Polo, depuis 1989 il anime les matchs aussi bien pour les spectateurs au bord du terrain (Paris, Chantilly, Deauville, St Tropez, POPB Bercy) que pour la télévision (Equidia, Direct 8)
Membre de la Fédération Française de Polo
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